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«Il faut commencer ses études par les sciences les plus nécessaires ou par celles qui peuvent le plus contribuer à la perfection de l'esprit et du cœur. »

MALEBRANCHE.

« Les politiques veulent en un Etat bien réglé, plus de maîtres es-arts mécaniques que de maîtres es-arts libéRICHELIEU. Testament.

raux. »

« Partout l'étude de la physique a précédé le règne des lumières et de la sagesse. La connaissance des lois de la nature porte des coups mortels aux opinions superstitieuses, prépare l'ext rpation des erreurs et fraie la route de la vérité. Le créateur de la philosophie moderne, l'immortel Bacon, qui, brisant le sceptre de l'école, et du milieu des fausses clartés de son siècle, prévenant par une espèce de révélation toutes les conquêtes de l'esprit humain, s'était élancé dans l'avenir pour y diriger notre marche et régler d'avance tous nos pas, nous offre sans cesse le génie des sciences naturelles comme la vraie colonne lumineuse. >>

MIRABEAU. Éducation publique.

«Nous devrions commencer nos études par ce qui tombe sous les sens et qu'on peut apprendre sans presque d'autre secours que celui de la mémoire.

>> Ce sont là les choses qui devraient servir de fondement à toutes nos connaissances et non pas des notions abstraites de logique et de métaphysique, car après que les jeunes gens se sont rempli la tête de ces sortes de spéculations abstraites pour ne retirer aucun fruit, ils sont portés à concevoir une chétive idée de la science. >> Plus tôt vous traiterez l'enfant en homme, plus tôt il commencera de l'être. »

LOCKE.

« Montrez toujours à l'enfant l'utilité des choses que vous lui enseignez; faites-lui en voir l'usage par rapport au commerce du monde; sans cela l'étude lui parait un travail abstrait, stérile et épineux. A quoi sert d'apprendre toutes ces choses, dont on ne parle point dans les conversations, et qui n'ont aucun rapport avec ce qu'on est obligé de faire?

» A mesure que sa raison augmente, il faut aussi de plus en plus raisonner avec lui. » FÉNELON.

« Il n'y a rien de tel que d'allécher l'appétit et l'affection des enfants par la curiosité et de leur donner de l'amour et de l'estime pour la science, autrement on ne fait que des ânes chargés de livres. >> MONTAIGNE.

» Vers l'âge de dix ou douze ans, où leur intelligence

s'inquiète et s'empresse d'imiter tout ce qu'elle voit faire, je leur apprendrais comment on pourvoit aux besoins de la société. Je ne leur ferais pas connaître les cinq cent trente arts et métiers qu'on exerce dans Paris, mais seulement ceux qui servent aux premières nécessités de la vie, tels que l'agriculture, les diverses préparations du pain, les arts appelés par notre orgueil mécaniques, tels que ceux de filer le lin et le chanvre, d'en faire de la foile, et de bâtir des maisons. J'y joindrais les éléments des sciences naturelles qui ont fait imaginer ces métiers, les éléments de géométrie et les expériences de physique, qui n'ont rien inventé à cet égard, mais qui expliquent leurs procédés. »

BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.

LIVRE SIXIÈME.

Il n'y a point de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice... Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un op

presseur.

MONTESQUIEU. E. des L. Liv. XI, ch. v.

La puissance de juger ne doit pas être donnée à un sénat permanent, mais exercée par des personnes tirées du corps du peuple, comme à Athènes, dans certains temps de l'année, de la manière prescrite par la loi, pour former un tribunal qui ne dure qu'autant que la nécessité le requiert.

De cette façon, la puissance de juger, sl terrible parmi les hommes, n'étant attachée ni à un certain état, ni à une certaine profession, devient pour ainsi dire nuisible et nulle.

E. des L. Liv. XI, ch. vI.

Chaque année, à Rome, le préteur formait une liste ou tableau de ceux qu'il choisissait pour faire les fonctions de juge pendant l'année de sa magistrature, où il prenait le nombre suffisant pour chaque affaire. Cela se pratique à peu près de même en Angleterre, Et ce qui était très favorable à la liberté, c'est que le préteur prenait les juges du consentement des parties.

Ces juges ne décidaient que des questions de fait par exemple, si une somme avait été payée ou non; si une action avait été commise ou non.

E. des L. Liv. XI, ch. XVII.

Il faut même que les juges soient de la condition de l'accusé, ou ses pairs, pour qu'il ne puisse pas se mettre dans l'esprit qu'il soit tombé entre les mains de gens portés à lui faire violence.

E. des L. Liv. XI, ch. vI.

Au berceau de la monarchie française, les citoyens avaient le droit d'élire leurs juges.

THOURET. Abrégé des révolutions, p. 3. Les républiques anciennes n'avaient pas de lois judiciaires pour punir les crimes et réprimer les violences.

ARISTOTE. Cilé par vico.

Les peines sément la guerre et la haine. Soyez donc pleins de miséricorde, comme votre père est plein de misericorde.

Je veux la miséricorde et non point le sacrifice.

Evangile.

En 1427, à Florence, lorsque l'impôt sur le capital y fut établi, toutes les peines corporelles y furent abolies.

EDGAR QUINET.

Détruisez les crimes et conservez les hommes.

THOMAS MORUS.

LA JUSTICE UNIVERSELLE.

I.

ORGANISATION JUDICIAIRE.

La justice humaine, qui tient dans ses mains une balance et un glaive, n'y doit plus tenir qu'une balance.

Elle doit peser; elle ne doit plus frapper. L'infaillibilité seule possède ce droit suprême. Or, la justice humaine, qui à condamné Jésus à mourir crucifié, peutelle se croire et se prétendre infaillible? La justice humaine, ce jour-là, n'a-t-elle pas signé à jamais la condamnation de la justice pénale?

Constater le fait, sans même qu'il dût être besoin de le qualifier délit ou crime, c'est punir le coupable, car c'est le vouer, selon l'indulgence ou la rigueur des temps et des pays, au blâme, au mépris ou à l'exécration. La peine ne doit pas aller au-delà ni rester en deçà. Alors le châtiment du crime commis, c'est le crime constaté; le bourreau du criminel, c'est le criminel luimême. Le magistrat reçoit contradictoirement les témoignages contraires et les pèse; dès qu'il les a pesés, sa mission est remplie, son œuvre est terminée; il a constaté le fait, il n'a pas condamné l'homme. L'homme n'est plus jugé par l'homme; l'homme n'a plus d'autres juges que sa conscience, son pays et son siècle. Si le fait qui lui a été imputé lui a été imputé à tort, si les témoins ont menti, si le magistrat s'est trompé, la

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