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efficacement la neutralité de la Suisse, un contingent de troupes sera formé des hommes de chaque canton, habiles au service militaire, dans la proportion de 2 soldats par 100 âmes.

§ III.

1. Les contingents en argent pour les frais de guerre et autres dépenses générales de la Confédération seront payés par les cantons, dans la proportion suivante :

3. Une caisse militaire fédérale, dont les fonds doivent s'élever jusqu'au double du contingent en argent, sera en outre formée pour subvenir aux dépenses de la guerre.

S IV.

1. En cas de danger extérieur ou intérieur, chaque canton a le droit d'avertir ses co-Etats de se tenir prêts à lui fournir l'assistance fédérale.

Le canton ou les cantons requis ont l'obligation de porter secours au canton requérant.

5. Dans le cas de danger extérieur, les frais sont supportés par la Confédération; ils sont à la charge du canton requérant, s'il s'agit de réprimer des troubles intérieurs.

§ VIII.

7. La Diete prend toutes les mesures nécessaires pour la sûreté intérieure et extérieure de la Suisse; elle règle l'organisation des troupes du contingent, les appelle en activité, détermine leur emploi, nomme le général, l'étatmajor général, et les colonels de la Confédération; elle ordonne, d'intelligence avec les gouvernements cantonaux, l'inspection nécessaire sur la formation, l'armement et l'équipement du contingent militaire.

Ce qui suit, venant à l'appui de ce qui précède, est extrait de l'Indépendant du 16 juillet 1854, journal qui se pu

blie à Neufchatel :

« Placée au centre du continent européen, la Suisse semble être un enseignement vivant pour les peuples qui l'entourent, et le noyau, pour ainsi dire, d'une fédération plus complète dans laquelle ils trouveront la fin des usurpations, des guerres de nationalités et des bouleversements politiques.

» Le contrat d'assurance mutuelle librement consenti

par les cantons entre eux, et par lequel la souveraineté et l'indépendance de chacun d'eux sont garanties et mises sous la protection de tous, est la seule base logique, fondée sur le droit naturel, de toute agrégation humaine, de toute société.

» Il est inévitable que cette constitution, plus sociale encore que politique, soit, dans un avenir plus ou moins éloigné, le droit commun des nations.

» Le principe de l'assurance mutuelle est tellement de l'essence des sociétés que, au sein même de chaque nationalité petite ou grande, c'est de son application et de son développement plus ou moins complet et rationnel, que dépend la vie et la prospérité du corps social.

» La science économique le constate tous les jours d'une manière plus évidente.

» Les peuples qui progressent et qui prospèrent sont ceux qui réalisent le plus heureusement l'idée d'assurance, et, par conséquent, s'éloignent le plus de l'idée de communauté, c'est-à-dire de centralisation, c'est-à-dire de despotisme. »>

DÉTROITS.

Europe: Détroits des Dardanelles, de Gibraltar, du Sund, de Kara, de Pentland, de Bonifacio, de Messine, d'Euripe, d'Iénikale; - Asie: Détroits de Behring, de la Manche de Tartarie, de la Pérouse, de Gorée, de Formose, de Singapoor, de Malacca, d'Ormuz, de Bab-el-Mandel; Amerique de Lancaster, de Davis, d'Hudson, Forbisher et Cumberland, de Belle-Isle, de Bahama, de la Floride, de Yucatan, de Magellan, de Lemaire, de Méziers, de la Nouvelle-Géorgie; Océanie de Banca, de Gaspar et de Caremata, de la Sonde, de Macassar, des Moluques, de Dampier, de Saint-Georges, de Torres, de Bass, de Cook

et de Foveaux.

ISTHMES.

:

· Afrique :

Europe isthmes de Corinthe, de Perecope; isthme de Suez; — Amérique : isthme de Panama.

Une maladie nouvelle s'est répandue en Europe; elle a saisi nos princes et leur fait entretenir un nombre désordonné de troupes. Elle a ses redoublements, et elle devient nécessairement contagieuse; car, sitôt qu'un Etat augmente ce qu'il appelle ses troupes, les autres, soudain, augmentent les leurs; de façon qu'on ne gagne rien par

là que la ruine commune. Chaque monarque tient sur pied toutes les armées qu'il pourrait avoir si ses peuples étaient en danger d'être exterminés ; et on nomme paix cet état d'effort de tous contre tous. Aussi l'Europe est-elle si ruinée, que les particuliers qui seraient dans la situation où sont les trois puissances de cette partie du monde les plus opulentes, n'auraient pas de quoi vivre. Nous sommes pauvres avec les richesses et le commerce de tout l'univers.

La suite d'une telle situation est l'augmentation perpétuelle des tributs; et ce qui prévient tous les remèdes à venir, on ne compte plus sur les revenus, mais on fait la guerre avec son capital. Il n'est pas inouï de voir des Etats hypothéquer leurs fonds pendant la paix même, et employer, pour se ruiner, des moyens qu'ils appellent extraordinai res, et qui le sont si fort que le fils de famille le plus dérangé lēs imagine à peine.

MONTESQUIEU.

L'effectif militaire actuel de l'Europe (et sous cette dénomination nous comprenons tout ce qui est payé sur les fonds consacrés à l'entretien des forces de terre et de mer) se compose de 4 millions d'individus environ, soit à peu près 1/2 p. c. de sa population totale, qui doit s'élever aujourd'hui à 267 millions d'âmes. Déduction faite pour les incapacités de service, on peut évaluer à 7,118,000 chiffre des individus de 20 à 33 ans, capables de porter les armes, et plus de la moitié est sous les drapeaux en ce moment.

La valeur du travail annuel d'un adulte mâle ne saurait être de moins de 222 fr. En Angleterre, elle est en moyenne de 556 fr., et en France, de 296 fr. Il en résulte qu'en enlevant aux arts utiles de la paix 4 millions de jeunes gens, on sacrifie une valeur annuelle d'au moins 890 millions de francs. C'est à peu près la moitié de la somme que l'Europe consacre au service des intérêts de sa dette. Les dépenses ordinaires du personnel et du matériel des forces de terre et de mer figurent actuellement au budget des Etats européens pour un surplus de 2 milliards de francs; cette dépense, jointe à la perte résultant de l'envoi annuel sous les drapeaux de 4 millions de jeunes gens, forme une somme de près de TROIS milliards de francs, égale à la valeur du produit annuel des mines et de l'industrie en Europe, ou 35 fois plus élevée que le produit moyen annuel des mines et des métaux précieux de cette partie du monde, l'Oural compris.

+ Il est vrai que c'est cet état d'effort qui maintient principalement l'équilibre, parce qu'il éreinte les grandes puissances. MONTESQUIEU.

Les frais d'entretien des forces militaires des divers Etats de l'Europe forment 30 0/0 de la totalité des dépenses ordinaires. Ils s'élèvent à un peu plus de 7 fr. 32 c. par tête d'habitant, et à 504 fr. par tête de combattant. La dépense totale pour cet objet, pendant les trente dernières années, a été de SOIXANTE milliards 1/4. Nous laisson à chaque lecteur le soin d'apprécier de combien de chemins de fer, de canaux, de voies ordinaires de communications, l'emploi du tiers seulement de cette somme aurait pu doter l'Europe.

DE REDERN.

«Les puissances étrangères, dit-on, doivent nous servir d'exemple; elles continuent de maintenir sur pied des forces de guerre énormes. (Ecoutez!) Les grandes puissances de l'Europe peuvent être fières de leurs forces et s'imaginer qu'elles sont garanties contre l'agression; mais, à l'égard de toute puissance continentale de l'Europe, je crois que le chiffre de troupes maintenues sur pied par les pays étrangers absorbe les ressources de ces pays et diminue d'une manière incalculable leurs moyens nationaux d'attaque et de défense. (Ecoutez!) Je crois que la race humaine ne pourrait être dotée d'un plus grand bienfait que ne le serait le consentement de toutes ces puissances à maintenir leur position RELATIVE les unes vis-à-vis des autres, et à réduire leurs forces respectives. (Applaudissements.)

>> Ces forces énormes n'ont rien ajouté à leur puissance RELATIVE, tandis qu'elles minent certainement les bases de leur prospérité et si le jour d'une sévère épreuve arrivait jamais, la crise financière serait rigoureuse (Ecoutez!) vis-à-vis de toutes ces puissances: la Russie, la Prusse, la France, l'Autriche et le reste. Si elles avaient le bon sens de se contenter de maintenir leur POSITION RELATIVE et de s'affranchir de quelque partie de l'énorme dépense d'entretien de leurs armées régulières, elles ne diminueraient pas leur sûreté, tout en contribuant grandement à la prospérité des peuples. Aussi invité-je la chambre à ne pas se modeler sur l'exemple qui nous est cité. N'augmentons pas comme ces puissances nos dépenses publiques dans des proportions colossales. >> ROBERT PEEL. 15 mars 1850. »>

Une députation du Congrès de la paix de Londres et de Manchester, composée de notabilités parlementaires, à la tête desquelles se trouvait M. Cobden, s'était pré

sentée le 4 mai 1853 chez lord Clarendon, ministre des affaires étrangères, dans le but de lui présenter un mémoire pour l'inviter à insérer dans les traités qui se discutent entre l'Angleterre et les Etats-Unis une clause portant que les différends qui pourraient s'élever à l'avenir entre les deux pays seront réglés par arbitres, le comte de Clarendon a répondu :

« Quant à la paix, aucun membre du Congrés ne la désire plus que moi, et, comme j'en suis en quelque sorte responsable, je tiens infiniment à ce qu'elle continue. La question est de savoir seulement quels sont les meilleurs moyens de maintenir la paix. Je ne suis pas tout à fait convaincu que l'insertion d'un article dans le traité atteignit le but. Je crois que l'esprit du siècle, les progrės du bon sens des peuples, à l'opinion desquels les gouvernements seront forcés d'avoir plus d'égards que par le passé, sont une meilleure garantie de paix que tous les engagements écrits. On a vu de notre temps des événements qui, à d'autres époques, auraient inévitablement fait naître la guerre, et qui n'ont pas troublé la paix : chaque jour rend la guerre plus difficile et le maintien de la paix plus probable. »

eme

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