La guerre de Crimée: les campements, les abris, les ambulances, les hôpitaux[...]

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M. Lévy, 1858 - 412 pages
 

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Fréquemment cités

Page 145 - ... d'entretenir simplement des soins de propreté, de désinfecter les plaies en les saupoudrant de chlorure de chaux, et d'abandonner aux seuls efforts de la nature l'élimination des parties mortes. L'abstention des chirurgiens a mis en évidence ce fait, que la nature trace le cercle de démarcation entre les parties vives et les parties mortes beaucoup mieux que la çiain du chirurgien, et au prix de moins grands sacrifices.
Page 235 - ... souvent un état saburral des voies digestives, un délire calme ou furieux. La peau, devenue brûlante, se couvre, après deux ou trois jours, d'une sorte d'éruption qui n'a manqué que chez les sujets trop épuisés, et qui diffère essentiellement de celle de la fièvre typhoïde.
Page 237 - Les écarts de régime sont peu redoutables, ce qui s'explique par l'absence de cette lésion des follicules intestinaux et de cet engorgement des glandes mésentériques, dont la constance est l'un des principaux caractères de la fièvre typhoïde, et que l'autopsie pratiquée sur des centaines de cadavres n'a jamais découverts dans nos hôpitaux d'Orient. Pour guérir le typhus, il faut avant tout de l'air pur, sans cesse renouvelé; il faut soustraire le malade aux causes de l'infection, aérer...
Page 136 - ... régiment*. Grâce à la résection, une fracture isolée du cubitus ou du radius n'entraîne plus nécessairement la perte du membre; il m'est arrivé d'enlever avec succès un de ces deux os presque entier. Les cas même où ils se trouvent fracturés simultanément ne sont pas toujours , à moins de complications graves, des cas d'amputation. On peut en dire autant des fractures du corps de l'humérus. Les résections ont l'avantage non-seulement de sauver le membre, mais d'être suivies de...
Page 234 - C'est à partir du 1er janvier 1856 que le typhus, qui l'année précédente avait commencé à poindre, prit de grands développements. Dans les derniers jours du siége de Sébastopol, la pourriture d'hôpital, ce typhus des plaies, avait fait de grands ravages. Le scorbut, déjà signalé par Franck comme précurseur du typhus, avait pris d'énormes proportions. Pour éclater, le typhus contagieux n'attendait que la concentration et l'accumulation amenées par la rigueur de l'hiver. Les soldats,...
Page 295 - La paix vint enfin mettre un terme à nos misères. Les relations entre les armées alliées et les Russes n'avaient pas tardé à s'établir sur le pied d'une entente fort cordiale. De part et d'autre, on fêtait à grand renfort de libations fraternelles la fin des longues souffrances. On voyait bras dessus bras dessous Russes, Français, Anglais, Sardes, chantant, dansant, s'aidant mutuellement à marcher lorsque le verre avait été trop souvent vidé. Quand le vacillement des jambes rendait...
Page 237 - ... de la surdité, un affaiblissement de la vue et une perte plus ou moins complète de la mémoire. Toutefois on ne remarque pas, comme dans la fièvre typhoïde, la chute des cheveux. Ces heureux changements sont souvent précédés d'épistaxis, de sueurs, d'urines critiques et quelquefois de parotides.
Page 235 - L'état prodromal (lassitude, sommeil non réparateur, douleurs lombaires, horripilations, tension douloureuse de la tête, vertiges), si commun dans la fièvre typhoïde, a souvent manqué. Presque toujours le typhus débute par un frisson et par la période inflammatoire qu'indiquent, — outre un état catharral plus ou moins prononcé des yeux, des fosses nasales et des bronches, — une forte céphalalgie frontale vertigineuse comme dans l'ivresse...
Page 234 - ... ce typhus des plaies, avait fait de grands ravages. Le scorbut, déjà signalé par Franck comme précurseur du typhus, avait pris d'énormes proportions. Pour éclater, le typhus contagieux n'attendait que la concentration et l'accumulation amenées par la rigueur de l'hiver. Les soldats, entassés dans leurs tentes hermétiquement fermées, dont le sol était humide et imprégné d'impuretés, subirent fatalement l'empoisonnement par le miasme organique. D'autre part, les excitations si énergiques...
Page 96 - Un jour douteux pénétrait dans ces anfractuosités , et rendait très difficiles les opérations chirurgicales. La nuit, pour ne pas attirer l'attention de l'ennemi, on se contentait d'une misérable petite lampe suspendue à la voûte. Au milieu du bruit sourd et continu de la canonnade dominaient par intervalles les cris des oiseaux de proie, inquiétés dans leurs paisibles demeures, se précipitant de leurs rochers, emportant dans les airs quelques lambeaux de chair humaine. Après la prise...

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