Voyage ...: à Siam suivi de quelques détails extraits des mémoires de l'abbé de Choisy (1685-1688)

Couverture
L. Hachette & cie., 1853 - 176 pages
 

Pages sélectionnées

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 59 - Une femelle qui étoit en rut s'écarta de la troupe , et se fit suivre par un mâle : le gros macou , qui s'en aperçut un moment après , y courut. Il ne put attraper le mâle, qui se sauva à toutes jambes; mais il ramena la femelle, à qui il donna, en présence des autres, plus de cinquante soufflets, comme pour la châtier de son incontinence. En passant par un village où je m'étois reposé...
Page 21 - ... jusque dans un certain endroit de la rivière donner un coup de sabre dans l'eau, en lui commandant de se retirer. Au retour de cette fête, il ya un prix considérable pour le balon qui, remontant la rivière, arrive le premier au palais. Rien n'est si agréable que ce combat, et les différens tours que ces balons, qui remontent avec beaucoup de légèreté, se font entre eux pour se supplanter.
Page 28 - ... ne sais pourquoi, leur projet devant éclater le lendemain, ou le jour d'après, pour le plus tard. En arrivant à Bancok , autre danger où je ne courus pas un moindre risque. Aux premières nouvelles de la conjuration , Constance...
Page 56 - Macassars à leur ordinaire venant tout à la fois à la charge tête baissée, et sans voir où ils mettoient les pieds, se trouvoient pris pour la plupart ; tellement que ne pouvant plus ni avancer ni reculer, on en tua debout, à coups de fusil , un nombre très-considérable. Ceux qui échappèrent s'étant retranchés dans des maisons de cannes ou de bois auxquelles on mit le feu, n'en sortirent qu'à demi brûlés, et se laissèrent assommer, sans qu'aucun demandât quartier : aussi ne sauva-t-on...
Page 8 - Celles de la dînée servoient pour la dînée du lendemain , et celles de la couchée pour la couchée du jour d'après. Dans ce mouvement continuel, nous arrivâmes près de la capitale , où nous trouvâmes une grande maison de cannes qui ne fut plus mouvante, et où M. l'ambassadeur fut logé jusqu'au jour de l'audience. En attendant, il fut visité de tous les grands mandarins du royaume.
Page 8 - ... rang qu'il tenoit dans le royaume; car il en étoit le maître absolu. On traita d'abord du cérémonial , et il y eut de grandes contestations sur la manière dont on remettroit la lettre du Roi au roi de Siam. M. l'ambassadeur vouloit la donner de la main à la main : cette prétention choquoit ouvertement les usages des rois de Siam; car comme ils font consister leur principale grandeur et la marque de leur souveraine puissance à être toujours montés bien au-dessus de ceux qui paraissent...
Page 27 - Rouan , qui en avoit fait venir une grande quantité de l'île de Timor. Il avoit fait des profits très-considérables sur une partie qu'il en avoit déjà vendu. Constance vouloit s'accommoder du reste , mais il le vouloit à bas prix : le marchand ne voulut jamais y entendre. Sur quoi n'étant pas d'accord, le ministre lui chercha noise, et, usant de son autorité, le fit arrêter, et mettre aux fers. Dans ce temps-là nous partîmes pour Bancok : pendant notre absence , le facteur français de...
Page 8 - Vacher me dit que c'étoit là où demeuroit le gouverneur de la barre. Nous descendîmes de notre canot, et nous trouvâmes dans l'une de ces maisons trois ou quatre hommes assis à terre sur leur cul, ruminant comme des bœufs, sans souliers, sans bas, sans chapeau, et n'ayant sur tout le corps qu'une simple toile, dont ils couvroient leur nudité.
Page 29 - ... rappelés. M'envoyer ainsi sans m'avoir donné le moindre avis de ce changement, c'étoit me livrer pieds et poings liés à mes ennemis : je le compris parfaitement, lorsqu'à mon arrivée je trouvai sous les armes des gens que j'avois fait enchaîner peu auparavant. Mais la malice de Constance ne me porta aucun préjudice : je me tins dans le commencement sur mes gardes, et je maniai ensuite si adroitement l'esprit des soldats et des...
Page 8 - ... qui portoit la lettre du Roi. Cette marche fut continuée jusqu'à une certaine distance du palais, où étant descendus, M. l'ambassadeur trouva une manière d'estrade portative parée d'un velours cramoisi , sur laquelle s'élevoit un fauteuil doré : il y avoit encore deux autres estrades moins ornées , une pour M. l'abbé de Choisy, et la dernière pour le vicaire apostolique. Ils furent tous trois portés dans cet état jusqu'au palais, où tout le cortége à cheval les accompagnoit. Nous...

Informations bibliographiques